poèmes
    

Paul Éluard
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Les yeux fertiles
On ne peut me connaître
Mieux que tu me connais

Tes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deux
Ont fait place à mes lumières d'hommes
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde

Tes yeux dans lesquels je voyage
Ont donné aux gestes des routes
Un sens détaché de la terre

Dans tes yeux ceux qui nous révèlent
Notre solitude infinie
Ne sont plus ce qu'ils croyaient être

On ne peut me connaître
Mieux que je te connais.
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