poèmes
    

Louise Labé
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
XVII
Je fuis la ville, et temples, et tous lieux
Esquels, prenant plaisir à t'ouïr plaindre,
Tu pus, et non sans force, me contraindre
De te donner ce qu'estimais le mieux.

Masques, tournois, jeux me sont ennuyeux,
Et rien sans toi de beau ne me puis peindre;
Tant que, tâchant à ce désir étreindre,
Et un nouvel objet faire à mes yeux,

Et des pensers amoureux me distraire,
Des bois épais suis le plus solitiare.
Mais j'aperçois, ayant erré maint tour,

Que si je veux de toi être délivre,
Il me convient hors de moi-même vivre;
Ou fais encor que loin sois en séjour.


Sonnets

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