poèmes
    

Charles d'Orléans
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Nouvelles ont couru en France
Nouvelles ont couru en France
Par maints lieux que j’étaie mort,
Dont avaient peu déplaisance
Aucuns qui me hayent à tort ;
Autres en ont eu déconfort,
Qui m’aiment de loyal vouloir,
Comme mes bons et vrais amis.
Si fais à toutes gens savoir
Qu’encore est vive la souris.

Je n’ai eu ni mal ni grevance
Dieu merci, mais suis sain et fort.
Et passe temps en espérance
Que paix, qui trop longuement dort,
S’éveillera et par accord
À tous fera liesse avoir.
Pour ce de Dieu soient maudits
Ceux qui sont dolents de veoir
Qu’encore est vive la souris.

Jeunesse sur moi a puissance
Mais Vieillesse fait son effort
De m’avoir en sa gouvernance.
À présent faillira son sort :
Je suis assez loin de son port,
De pleurer veuil garder mon hoir.
Loué soit Dieu de Paradis
Qui m’a donné force et pouvoir
Qu’encore est vive la souris.

Nul ne porte pour moi le noir,
On vend meilleur marché drap gris !
Or tienne chacun, pour tout voir,
Qu’encore est vive la souris.

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