Chant éloigné
(extraits du texte)
Étourdis-moi, Musique, de ta rage rythmique !
Haute réprobation impénétrablement dressée devant mon cœur
pour n’avoir point ressenti un tel déferlement et s’être ménagé.
Ô mon cœur, là :
vois ta propre splendeur. Ne te contentes-tu pas presque toujours
d’un élan moindre ? Mais les voûtes attendent,
les plus hautes, que tu les emplisses de l’afflux de tes orgues.
Qu’as-tu à te languir du visage d’une bien-aimée étrangère ?
Manque-t-il à ta nostalgie le souffle issu de la trompette de l’ange
qui inaugure le Jugement dernier, pour déclencher des orages sonores :
oh, c’est donc qu’elle non plus n’est pas, nulle part, et ne naîtra jamais,
celle dont la privation te dessèche..