Les buchers
Les générations passent sous le soleil,
Sans regarder le ciel trop haut pour leurs paupières,
Bétail indifférent, végétant aux litières
Des jours de chair épaisse et dopaque sommeil.
Lor seul, lor luit partout, dieu sordide et vermeil.
Et les peuples obscurs, queffare la lumière,
Roulent à locéan sans fond de la matière,
Larves mornes qui nont jamais connu léveil.
Alors, pour éclairer la nuit sombre des temps,
De loin en loin des curs, de beaux curs palpitants
Brûlent, torches de foi, damour, ou de génie.
Et lhistoire, stérile amas décroulements,
Nest quun désert peuplé de ces grands flamboiements
Par qui lhumanité sillumine - infinie.
"Evocations (1886 - 1900) " in Le chariot d'or
: symphonie héroïque