Malines
Comme les arbres des féeries,
Des frênes, vagues frondaisons,
Echelonnent mille horizons
À ce Sahara de prairies,
Trèfle, luzerne et blancs gazons.
Les wagons filent en silence
Parmi ces sites apaisés.
Dormez, les vaches ! Reposez,
Doux taureaux de la plaine immense,
Sous vos cieux à peine irisés !
Le train glisse sans un murmure,
Chaque wagon est un salon
Où l'on cause bas et d'où l'on
Aime à loisir cette nature
Faite à souhait pour Fénelon.
Août 72
Romances sans paroles de Paul Verlaine