XIV
Comme on passe en aesté le torrent sans danger,
Qui souloit en hyver estre roy de la plaine,
Et ravir par les champs d'une fuite hautaine
L'espoir du laboureur, et l'espoir du berger:
Comme on void les coüards animaux oultrager
Le courageux lyon gisant dessus l'arene,
Ensanglanter leurs dents, et d'une audace vaine
Provoquer l'ennemy qui ne se peult vanger:
Et comme devant Troye on vid des Grecz encor
Braver les moins vaillans autour du corps d'Hector:
Ainsi ceulx qui jadis souloient, à teste basse,
Du triomphe Romain la gloire accompagner,
Sur ces pouldreux tombeaux exercent leur audace,
Et osent les vaincuz les vainqueurs desdaigner.
Les Antiquités de Rome