poèmes
    

Leconte de Lisle
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Ô jeune Thyoné, vierge de l'Isménus,

Ô jeune Thyoné, vierge de l'Isménus,
tu n'as point confié de secrets à Vénus,
et des flèches d'éros l'atteinte toujours sûre
n'a point rougi ton sein d'une douce blessure.
Ah ! Si les dieux jaloux, vierge, n'ont pas formé
la neige de ton corps d'un marbre inanimé,
viens au fond des grands bois, sous les larges ramures,
pleines de frais silence et d'amoureux murmures.
L'oiseau rit dans les bois, au bord des nids mousseux,
ô belle chasseresse ! Et le vent paresseux
berce du mol effort de son aile éthérée
les larmes de la nuit sur la feuille dorée.
Compagne d'Artémis, abandonne tes traits ;
ne trouble plus la paix des sereines forêts,
et, propice à ma voix qui soupire et qui prie,
de rose et de lotos ceins ta tempe fleurie.
ô Thyoné ! L'eau vive où brille le matin,
sur ses bords parfumés de cytise et de thym,
modérant de plaisir son onde diligente
où nage l'hydriade et que l'aurore argente,
d'un cristal bienheureux baignera tes pieds blancs !
Erycine t'appelle aux bois étincelants ;
viens ! -l'abeille empressée et la brise joyeuse
chantent aux verts rameaux du hêtre et de l'yeuse ;
et les faunes moqueurs, au seul bruit de tes pas,
craindront de te déplaire et ne te verront pas.
ô fière Thyoné, viens, afin d'être belle !
Un jour tu pleureras ta jeunesse rebelle...
qu'il te souvienne alors de ce matin charmant,
de tes premiers baisers et du premier amant,
à l'ombre des grands bois, sous les larges ramures
pleines de frais silence et d'amoureux murmures.

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