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Sous les grottes de nacre et les limons épais où le fleuve océan sommeille et rêve en paix, vers l'heure où l'immortelle aux paupières dorées rougit le pâle azur, de ses roses sacrées ; je suis née, et mes sœurs, qui nagent aux flots bleus, m'ont bercée en riant dans leurs bras onduleux, et sur la perle humide entrelaçant leurs danses, instruit mes pieds de neige aux divines cadences. Et j'étais déjà grande, et déjà la beauté baignait mon souple corps d'une molle clarté. Longtemps heureuse, au sein de l'onde maternelle, je coulais doucement ma jeunesse éternelle ; les sourires vermeils sur mes lèvres flottaient, les songes innocents de l'aile m'abritaient ; et les dieux vagabonds de la mer infinie de mon destin candide admiraient l'harmonie. ô jeune Clytios, ô pasteur inhumain, que Pan aux pieds de chèvre éleva de sa main, quand, sous les bois touffus où l'abeille butine, il enseigna Syrinx à ta lèvre enfantine, et, du flot cadencé de tes belles chansons, fit hésiter Diane au détour des buissons ! ô Clytios ! Sitôt qu'au golfe bleu d'Himère, je te vis sur le sable où blanchit l'onde amère ; sitôt qu'avec amour l'abîme murmurant eut caressé ton corps d'un baiser transparent... éros ! éros perça d'une flèche imprévue mon cœur que sous les flots je cachais à sa vue. ô pasteur, je t'attends. Mes cheveux azurés d'algues et de corail pour toi se sont parés : et déjà, pour bercer notre doux hyménée, l'Euros fait palpiter la mer où je suis née.
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