poèmes
    

Stéphane Mallarmé
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Sonnet
Quand l'Ombre menaça de la fatale loi,

Tel vieux Rêve, désir et mal de mes vertèbres,

Affligé de périr sous les plafonds funèbres

Il a ployé son aile indubitable en moi.



Luxe, ô salle d'ébène où, pour séduire un roi

Se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres,

Vous n'êtes qu'un orgueil menti par les ténèbres

Aux yeux du solitaire ébloui de sa foi



Oui, je sais qu'au lointain de cette nuit, la Terre

Jette d'un grand éclat l'insolite mystère

Sous les siècles hideux qui l'obscurcissent moins.



L'espace à soi pareil qu'il s'accroisse ou se nie

Roule dans cet ennui des feux vils pour témoins

Que c'est d'un astre en fête allumé le génie.



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