poèmes
    

Aloysius Bertrand
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
III- Le Fou

Un carolus, ou bien encor,
Si l'aimez mieux, un agneau d'or.
Manuscrits de la Bibliothèque
du roi.


La lune peignait ses cheveux avec un démêloir d'ébène qui
argentait d'une pluie de vers luisants les collines, les prés et les
bois.

                    *
                   * *

Scarbo, gnome dont les trésors foisonnent, vannait sur mon
toit, au cri de la girouette, ducats et florins qui sautaient en
cadence, les pièces fausses jonchant la rue.

Comme ricana le fou qui vague, chaque nuit, par la cité
déserte, un oeil à la lune et l'autre - crevé!

- « Foin de la lune! grommela-t-il, ramassant les jetons du
diable, j'achèterai le pilori pour m'y chauffer au soleil! »

                    *
                   * *

Mais c'était toujours la lune, la lune qui se couchait, - et
Scarbo monnayait sourdement dans ma cave ducats et florins à coups de
balancier.

Tandis que, les deux cornes en avant, un limaçon qu'avait égaré
la nuit cherchait sa route sur mes vitraux lumineux.

Gaspard de la nuit

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