Je croy que tout mon lict de chardons est semé !
Je croy que tout mon lict de chardons est semé !
Qu'il est rude et malfait. Hé ! Dieu suis-je si tendre
Que je n'y puis durer ? je ne fay que m'estendre,
Et ne sens point venir le Somme accoustumé.
Il est apres my-nuict, je n'ay pas l'œil fermé,
Et mes membres lassez repos ne peuvent prendre.
Sus Phebus, leve-toy ! ne te fay plus attendre.
Et de tes clairs regards rens le ciel allumé.
Que la nuict m'importune, et m'est dure et contraire !
Mais pourtant c'est en vain, ô Phebus, que j'espere
D'avoir plus de clairté par ton nouveau retour :
Car je seray couvert d'une effroyable nue,
Tant qu'un plus beau soleil, qui me cache sa veuë,
Vienne luire à Paris et m'apporte le jour.