poèmes
    

Philippe Desportes
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Ma nef passe au destroit d'une mer couroucée,

Ma nef passe au destroit d'une mer couroucée,
Toute comble d'oubly, l'hiver à la minuict;
Un aveugle, un enfant, sans soucy la conduit,
Desireux de la voir sous les eaux renversée.

Elle a pour chaque rame une longue pensée
Coupant, au lieu de l'eau, l'espérance qui fuit;
Les vents de mes soupirs, effroyables de bruit,
Ont arraché la voile à leur plaisir poussée.

De pleurs une grand'pluie, et l'humide nuage
Des dedains orageux, detendent le cordage;
Retors des propres mains d'ignorance et d'erreur.

De mes astres luisants la flame est retirée,
L'art est vaincu du tens, du bruit et de l'horreur.
Las ! puis-je donc rien voir que ma perte asseurée ?

(Livre de Diane, I)

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