poèmes
    

José Maria de Heredia
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
La Dogaresse
Le palais est de marbre où, le long des portiques,

Conversent des seigneurs que peignit Titien,

Et les colliers massifs au poids du marc ancien

Rehaussent la splendeur des rouges dalmatiques.



Ils regardent au fond des lagunes antiques,

De leurs yeux où reluit l'orgueil patricien,

Sous le pavillon clair du ciel vénitien

Étinceler l'azur des mers Adriatiques.



Et tandis que l'essaim brillant des Cavaliers

Traîne la pourpre et l'or par les blancs escaliers

Joyeusement baignés d'une lumière bleue,



Indolente et superbe, une Dame, à l'écart,

Se tournant à demi dans un flot de brocart,

Sourit au négrillon qui lui porte la queue.



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