poèmes
    

José Maria de Heredia
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Le Tepidarium
La myrrhe a parfumé leurs membres assouplis ;

Elles rêvent, goûtant la tiédeur de décembre,

Et le brasier de bronze illuminant la chambre

Jette la flamme et l'ombre à leurs beaux fronts pâlis.



Aux coussins de byssus, dans la pourpre des lits,

Sans bruit, parfois un corps de marbre rose ou d'ambre

Ou se soulève à peine ou s'allonge ou se cambre

Le lin voluptueux dessine de longs plis.



Sentant à sa chair nue errer l'ardent effluve,

Une femme d'Asie, au milieu de l'étuve,

Tord ses bras énervés en un ennui serein ;



Et le pâle troupeau des filles d'Ausonie

S'enivre de la riche et sauvage harmonie

Des noirs cheveux roulant sur un torse d'airain.



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