poèmes
    

François Villon
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
VIII

Vous qui tenez vos terres et vos fiefz
Du gentil roy, Davyot appele,
Brouez au large et vous esquarrissez
Et gourdement aiguisez le pelle
[Loing de la roue ou Bernard est alle]
pour les esclos qui en peuvent issir,
Voyez ce jonc ou l'en fait maint souppir:
Mines taillez et chaussez vos besicles,
Car en aguect sont, pour vous engloutir,
Anges bossus, rouastres et scaricles.

Coqueurs de pain et pommeurs affectez,
Gaigneurs aussi, vendengeurs de coste,
Belistriens perpetuels des piez.
Qui sur la voue avez lardons clamez
En jobelin ou vous avez este
Par le terrant pour le franc ront querir
Et [qui] aussi pour la marque fournir
Avez tendu au pain et aux menicles,
Pour tant se font adoubter et cremir
Anges bossus, rouastres et scaricles.

Rouges goujons, fargets embabillez,
Gueux gourgourans par qui gueux sont gourez,
Quant a brouart sur la sorne abrouez,
Levez les sons et si tastez lesquelz,
Qu'il n'y ait anges desclaus empavez
En la vergne ou vostre han veut loirrir,
Car des sieurs pourriez bien devenir
Se vous estiez happez en telz bouticles:
Pour tant se font ataster et cremir
Anges bossus, rouastres et scaricles.

Prince, planteurs et bailleurs de saffirs
Qui sur les dois font la perle blandir,
Belistriens, porteurs de vironicles,
Sur toutes riens doivent tel gens cremir
Anges bossus, rouastres et scaricles.

                 
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