poèmes
    

Émile Nelligan
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Petit hameau

Or voici que verdoie un hameau sur les côtes
Plein de houx, orgueilleux de ses misères hautes.
Des bergers s'étonnant contemplent dans la plaine
Et mon cheval qui sue à la hauteur se traîne.

Pour y suivre l'Octobre et ses paix pastorales
Je vous apporte, ô Pan, mes lyres vespérales.
Les boeufs sont vite entrés. Ils meuglent dans l'étable,

Et la soupe qui fume a réjoui ma table.
Que vous êtes heureux, hommes bons des campagnes,
Loin du faubourg qui pue et des clameurs de bagnes.
Je vous bénis. Que la joie habite à vos portes,

En campagne, ô ces soirs de primes feuilles mortes !

       
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